28/07/2008

Farniente sur Vegemite


Ce Dimanche il faisait beau et chaud à Brest. Alors "all aboard" et baignade au programme dès que le vent daigne nous pousser jusqu'à un mouillage agréable.
Oliver est le premier à se jeter, nous suivons Chloé et moi, Christy prend des photos et profite du spectacle.
Journée simple, calme. Pas de récit à en perdre haleine, l'eau est bonne (... 18° au mieux...) on nage vers la grève, on revient, on explore le fond de la mer avec le masque. Évidemment la température ne nous permet pas d'y passer des heures, mais quel bonheur de voir Oliver y retourner tout seul! J'en profite pour gratter la semelle de quille impossible à protéger quand le bateau s'appuit sur ses béquilles. Il y avait effectivement matière!
La journée se passe tranquillement, la marée descend doucement, le vent se lève un peu puis retombe. Quelques nuages nous évitent des coups de soleil irrémédiables (il faut positiver!) mais le soleil se montre quand la fraicheur nous guette.
Les matelas du bord sont installés dans le cockpit pour le confort total de l'équipage: "Vegemite" version "charter" n'est pas mal non plus!
Chloé se trouve un endroit au calme sur la bôme; confortablement installée dans la grand voile ferlée, elle domine la scène et n'en perd pas une miette.
Quelques heures de farniente, tout simplement.
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15/07/2008

Vegemite à Brest 2008: plein les mirettes!


Avoir Brest 2008 à sa porte est une chance que "Vegemite" a saisi à sa juste valeur.
C'est un rassemblement de plus de 2000 voiliers en rade pendant une semaine qui sortent, se montrent et se font admirer. Bien sûr l'accent est mis sur les anciens voiliers, les voiliers de traditions, ceux qu'on ne voit que dans les grandes occasions. Ne croyez pas qu'il n'y en a que pour les plus gros, des barques restaurées avec passion dont les vernis brillent au soleil (même timide ces temps ci...). Vous trouverez des articles dans la presse parfaitement complets sur le sujet, je m'étendrais juste sur le fait que voir naviguer, des côtres, goëlettes, sinagot, tartanes, coquilliers, canot', toutes la gamme des "Pen Duick" (sauf le IV, vous vous rappelez que Colas l'a perdu et lui avec) Joshua, des trimarans (plus ou moins rapides), des monos à la pelle (Foncia, Poujoulat et consorts), sans compter des dériveurs hors d'age.
"Vegemite" s'en est donné à coeur joie de suivre ces fringants voiliers (certains plus fringants que voiliers).
Le monde maritime ne se résume pas seulement à la Coupe de l'América ou la Transat Jacques Vabre, là nous avions tous les styles sous la main sous leurs plus beaux jours. C'est une chance de taille!
Il y avait également une atmosphère de détente, de fête qu'on ne pouvait pas manquer. Nous ne sommes pas allés traîner dans les bistrots le soir sur le port, mais il paraît qu'on ne buvait pas que du lait dans le quartier!
Chaque bateau semblait à sa place dans la rade, aucun ne semblait vouloir écraser l'autre tant chacun était différent. Un point commun à tous: ils donnaient l'impression d'être bien, contents d'être là!
Je me suis senti privilégié de pouvoir admirer cette diversité, alors j'y suis retourné plusieurs jours de rang, et chaque jour la même sensation!
Christy et les enfants sont venus dimanche, avec déjeuner à bord et tout!
Le vent contraire, le courant contraire en sortant du port, faiblards cependant, alors on s'offre un déjeuner à table sous voile (un peu comme sur les yachts de luxe).
Le temps de bien manger, de prendre son temps, ça se relève un peu et le spectacle commence: des bateaux tous les mètres, qui se croisent se doublent, les yeux s'écarquillent, on s'approche tout près de Foncia qui sort du port sous voile, Mich nous salue avec un grand sourire, le roi n'était pas le cousin d'Oliver!
Evidemment, même tribord amure, même en faisant attention on n'est pas à l'abri du blaireau. Nous l'avons rencontré le blaireau, naviguant babord amure assis pépère dans son fauteuil à la barre à roue de son Fifty, avec maman et invités dans le cockpit impassibles devant la collision quasi inévitable qui les attendaient. Heureusement pour eux (parce que le Challenger est TRES pointu), je les ai vu au tout dernier moment, juste le temps d'envoyer la barre sous le vent (en jurant comme un charretier... je sais pas, j'ai l'impression ce faisant que le bateau tourne plus vite...), d'éviter le contact (ce connard pourrait me faire procès!) et nous reprenons notre route comme si cette pirouette (360° pour les puristes) n'avait jamais existé.
Plus tard, nous décidons de rentrer sous spi, les enfants à la manoeuvre (voir vidéo).
Contents de rentrer, et contents de cette exceptionelle journée.
Toutes les photos ici.

10/07/2008

Oliver convoie Foncia de Port la Forêt à Brest


Brest 2008 commence demain, la météo offre une fenêtre de vents modérés après une semaine de SW fort, c'était aujourd'hui ou jamais pour convoyer son bateau pour Brest car les conditions se détériorent encore demain.
Pas de commentaire sur le temps: une dépression centrée sur l'Angleterre passe tranquillement suivies de 2 autres, alors que l'anticyclone des Açores ne pousse pas (encore) jusqu'à nous. Résultat un temps pourri!

Mich Desj a eu l'excellent idée d'inviter Oliver pour convoyer Foncia de Port la Forêt à Brest. J'ai dû insister un peu pour venir, du coup j'étais du voyage aussi. Coup de pot il faisait un temps possible.
Levés tôt, covoiturage, larguer les amarres avec la marée haute, petit SW pour faire tout ou presque bâbord amure, au près d'abord, puis au reaching, et enfin sous spi dans un vent fraîchissant.

Oliver, frais et dispo au début pour hisser la GV notamment, s'amuse sur le pont et découvre l'engin qu'est "Foncia".
La houle résiduelle est bien là à mesure que nous nous éloignons des Glénan vers la pointe de Penmarc'h.
De la découverte on passe à la langueur, bâillements, la bouche pâteuse puis on admet que quelque chose ne va pas.
Tout à coup, l'espoir changea de camp, le combat changea d'âme. On devint léthargique, tout occupé à trouver une place qui soit la moins inconfortable. La houle est formée, le bateau s'ébroue et déboule à 14 nds dans des gerbes d'embruns. Michel pique un somme en bas, les invités se relaient à la barre slalomant entre les voiliers qui convoient eux aussi vers Brest. On double de tout, des vieux, des modernes, monos multis, mais tous ont l'air posés sur l'eau tellement on les double facilement.
Oliver est en position au tableau arrière prêt à subir l'assaut final du mal de mer. Je ne le lâche pas des yeux, car on sait quand ça commence, mais aussi comment ça peut se terminer, et à ces vitesses là, better be safe than sorry... Mais rien ne vient, pas le moindre souvenir à raconter. Non Oliver garde tout, mais Dieu qu'il s'en est fallu de peu!!
Le raz de sein franchit face au courant au ras de Tévénec (y a moins de mer), on hisse le spi, et là encore changement de couleur d'Oliver. Après les "oreilles jaunes" il semble que le sandwich ait été assimilé ainsi que la banane (texture adaptée aux circonstances car facile dans les 2 sens!), Aussitôt on se lève, on participe à la manœuvre d'envoi de spi. Bon ça ne dure pas car le spi établi, le bateau repart à 16 nds de plus belle.
Nous empannons à "La Vendrée" pour filer droit sur le Goulet, avec la houle dans le cul, ça envoie du bois sévère. Ayant prévu une petite rotation, qui s'est effectivement produite, tout se passe pour le mieux et nous embouquons le Goulet sous spi à fond la caisse!
Une vague, une seule passera par dessus la cabine. Devinez qui sera mouillé? Oliver bien sûr, qui en plus d'avoir passer la journée l'estomac au bord des lèvres finit trempé et gelé car l'eau n'est pas passé en mode été dans ce coin.
Cependant il n'en voudra à personne, ne se plaindra pas une fois, il a tellement apprécié d'être invité par son parrain sur son nouveau bateau!

D'ailleurs une fois au port il nous aidera à placer le taud de GV tout au bout de la bôme avec enthousiasme, ravi de faire parti des efficaces du bord.
Merci à Mich d'avoir penser à lui pour cette occasion.

Toutes les photos ici

06/07/2008

Départ du Tour de France à Brest...

Vous savez que le Tour de France en bicyclette est parti hier de Brest. On vous en rabâche les oreilles dans toutes les chaînes de radios télés etc..., comment ne pas être au courant!
Alors nous sommes allés avec Oliver et Chloé sur le bord de la route voir à quoi ça ressemble en vrai le Tour de France.
Certains vous diront que c'est magnifique, impressionnant, unique. Voilà comment cela s'est passé pour nous, récit froid et objectif (vous me connaissez....):
On choisit de se placer sur la montée du Relecq Kéruon (vers le pont de Plougastel) environ 1/2 heure avant le départ, pour ne pas poireauter trop longtemps.
Beaucoup de monde se pressent sur les bords de la route, de bonne humeur, les murs des propriétés voisines sont occupés par des badauds, certains portails s'ouvrent, des tables garnies d'apéros surgissent, quelques autos officielles passent. Puis plus de voitures des équipes (Crédit Agricole, Rabobank, et beaucoup d'autres...) suivies d'une kyrielle de motos, flics, journalistes, cameramen et j'en passe, et toujours pas le moindre vélo.
Au bout d'une heure, force est de constater que regarder des bagnoles passer est un peu lassant... Curieusement la foule applaudit les voitures.... Perso, c'est pas la première chose qui me vient à l'esprit quand je vois une voiture qui passe devant moi, mais bon l'ambiance est à la fête alors les gens l'exprime, pourquoi pas?
Au bout d'une heure et demi de ce spectacle assez curieux, des hélicos dans le ciel se rapprochent annonçant le passage imminent des cyclistes. Là pléthore de voitures bariolées avec sirènes, klaxons, gyrophares, escortées par une quarantaine de gendarmes en moto précèdent un magma de cyclistes complètement les uns sur les autres qui déferle à 20cm de nous, montant la cote à toute barde. Ils sont à 2 cm du pare choc de la voiture de direction de course dans laquelle le directeur équipé d'un drapeau enjoint sa troupe à calmer le jeu car ils pédalent tous comme des furieux!!
Précisons qu'ils ne sont pas encore en course, mais qu'ils se rendent sur le pont où le départ sera donné. Renseignements pris, ils veulent se positionner devant pour attaquer l'étape aux avant postes.
Donc ces 180 braves gens ont mis environ 20 secondes à passer devant nous, tellement groupés que bien malin qui peut dire qui était où. Mais on s'en fout un peu je dois dire... car on n'en connait aucun!
En résumé, plein de bagnoles et de motos, qui mettent des heures à passer devant vous, et soudain une masse de vélos en quelques secondes...
Pour couronner le tout, ce moment fugace aurait dû être "dans la boîte", mais je me suis lourdé et je n'ai rien filmé du tout.... J'ai quand même pris quelques photos d'ambiance.
Curieux que ce spectacle rassemble les foules.... Et encore, il y avait du vent (fort, très fort...), la température était agréable, pas de pluie. Voir ça sous le cagnard, ou la pluie?? Non je ne vois pas non...
Que dire de l'effet de cette course sur l'environnement? Plein de choses surement mais je sens là mon esprit polémique qui se réveille...
Pour info, la cote en question paraissait plane à ces cyclistes professionnels, alors que je vous assure due c'en est une vrai pour nous "péquins moyens"... Surement une histoire d'entrainement et d'ingestion de produits variés...

Après cette expérience, nous sommes allés nous balader au bord de l'océan pour prendre un bol d'air, et admirer l'état de la mer. Photos ici

02/07/2008

Du monde à Saint Lunaire

Le raid Emeraude a eu lieu le week end dernier à St Lunaire, Wilder Thing faisait partie des 70 catamarans (Formule 18) rassemblés pour cet évènement majeur de la série en Bretagne.

Bien entendu, les déboires familiaux sur le rocher "Nerput", ainsi que d'aventures vers "la Pointe du Décollé" il y a des années ont ressurgis dans mon esprit. Cette fois nos aventures dans ce coin furent de régates, et non de naufrage, fusées, hélicoptère, hôpital etc....

Petit temps, solide courant, des tas de bouées à virer, à contourner, à éviter... Du jeu, du stress, de la bagarre, de la régate subtile en finesse, en somme du plaisir.
Depuis les quelques régates entreprises à bord de Wilder Thing, nous avons Stef et moi pris plus ou moins nos marques ensemble sur ce catamaran de sport, et même si les résultats sont moyens, nous en sommes satisfaits compte tenu de notre expérience sur ce support, et de notre engagement plutôt discret par rapport aux professionnels de la série.
Bien entendu la victoire était la chasse gardée de nombreux champions, nous jouions dans une autre cours, dans la cours des sans grades, des blaireaux en fait....
La première manche ne nous démentira pas. Courue dans la pétole, je me rate au départ, on poursuit par des bords douteux au portant vers Dinard, on réagit au près, puis je m'emmelle dans de fumeuses idées dans le portant final. 35ème....
Notre concurrent préféré (je suis l'heureux parrain de leur fier esquif) mais néanmoins ami "Camel Toe" (Yann et Thomas) nous montre la marche à suivre en passant derrière nous à la dernière bouée pour terminer magnifiquement 11ème, à la faveur d'une option sage, raisonnée et pour le moins efficace.
Ce nom "Camel Toe" ne dit peut -être rien à vous les francophones, la traduction littérale de l'anglais n'apporte pas grand-chose non plus. Il s'agit en fait d'une métaphore pour décrire un style vestimentaire sur une morphologie féminine. Je n'en dis pas plus, vous connaissez l'expression ou pas. Je préfère vous laissez la découvrir par vous même...
C'est en compagnie des mêmes Yann et Thomas que nous prîmes la route en direction du Logis de Beaulieu pour la nuit. Tante Geneviève nous a gentiment permis d'occuper sa grande et belle maison pendant son absence. Dommage qu'on ne l'ait pas vue, ça fait bizarre de pénétrer dans cette demeure chargée d'autant d'histoires familiales, sans personne à bord.

Le lendemain est encore une belle journée peu ventée. Wilder Thing se rebiffe et s'installe dans le camp des "top guns" du cata de sport. Dans les 10 premiers pendant toute la manche, nous nous frottons au gratin de la flotte avec application et autorité. Un des tout meilleurs n'a d'ailleurs pas apprécié de voir un bateau de plus dans "ses" eaux. Ce skipper de trimaran océanique qui court toujours après un quelconque succès, frère d'un authentique marin et champion lui, s'emporte lorsqu'on l'empêche de nous doubler: "abats un peu et accélère, t'es collé là!" Je ne dis rien, mais je n'aime pas les gens qui se mêle de mon bateau quand je régate. Le mec derrière, il se démerde pour doubler avec sa barre ses voiles et son talent (s'il en a...).
"Reprends ta bordure, tire ta barre"! Je me retourne, je lui dis: "ben double!" "ben je peux pas", "vires alors"!
Je supporte pas ces gens là!
D'ailleurs il finit par virer, on continue sur notre bord. Plus loin , le vent refuse et fraichit un peu, et voilà notre "champion-skipper-toujours-à-la-poursuite-d'un-titre" qui recroise 300 m derrière.... (on a repris la bordure en catimini...)
Bon il finira par nous doubler, et terminera en haut du tableau final.
Et nous? 10ème de la manche, avec des écarts importants qui nous propulsent à la 14ème place au classement général. Pas mal non?

"Camel Toe" perd pied dans cette manche, mais demeure devant nous au général d'une minute. Nous sommes respectivement 13 ème et 14 ème. Marrant de se suivre d'aussi près avec autant de monde sur l'eau!

Le plus marrant c'est qu'au classement du championnat de Bretagne, tous raids confondus jusqu'à présent, nous sommes 2èmes!
A croire qu'on est bons.... (On va pouvoir commencer à engueuler les autres!)


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Moulin Blanc, 29, France