19/05/2008

Vegemite en cata

Le week end dernier c'était farniente au soleil en famille dans la rade, 2 jours de rang... Rare! et donc appréciés à leur juste valeur (cf "Pentecote à Hawaï).
Ce week end, c'était régate à bord de "Wilder Thing", vous vous rappelez ce Hobie Tiger que nous possédons Stef et moi.
Cette régate était la première du genre pour moi. Pensez donc un raid en multicoque de sport!
La Cataglenn a lieu chaque année, et comme son nom l'indique se dispute dans l'archipel des Glénan en catamaran (Cata-glenn, ok?).
Ce raid en plusieurs manches a la particularité de rassembler tous les concurrents sur une île (St Nicolas) pour un bivouac sous la tente, la nuit du samedi.
A nous l'ambiance insulaire, pas de maison, pas de voiture, pas le moindre vélo. L'île est petite mais compte un club de plongée, un restaurant, et 2 bistrots(!).
1 ou 2 personnes y vivent à l'année paraît-il, plus de 2500 plaisanciers y déferlent les jours de grand beau temps. Une mini Porquerolles!
Evidemment, l'approche de cette île est truffée de récifs, mais aussi selon la marée d'extraordinaires langues de sable, isthmes reliant un îlot à un autre. L'eau est turquoise à faire pâlir un antillais, le décor est absolument somptueux.
Je comprends maintenant ces gens qui parlent des Glénan avec des trémolos dans la voix!
Porquerolles/ Port Cros, Bréhat, Chausey, le Golfe du Morbihan, les Glénan tous ces coins sont absolument magnifiques alors les visiter lors d'une régate c'est à peu près ce qu'on peut espérer de mieux.
Manche 1:
De Port la Forêt aux Glénan: on sort du port à la pagaie (pas le moindre pet de vent) et sous la pluie... Ca partait bien!
Un gros orage nous tombe dessus dès le départ comme pour nous prévenir que le week end allait être long! Et puis le soleil revient le vent est soutenu mais agréable, le parcours sillonne les innombrables bouées du coin. Du près, du portant, du largue, de la tactique, de la nav aussi (GPS au poignet, cartes préparées dans des pochettes étanches, Stef a tout prévu!) bref, 25 milles plus tard nous finissons 9èmes après être passés à quelques mètres de rochers immergés à plus de 18 nds au double trapèze...
Tous les bateaux nous précédant se sont posés sur une lagune qui traine au milieu de la mer comme une aire de repos prévue pour l'occasion. On s'y repose aussi en attendant le reste de la flottille.
A marée haute, il ne reste évidemment rien d'apparent de ce sable, magie de la marée!
Après conciliabule avec le comité de course, il est tard, il faut planter les tentes, dîner etc... Et en plus le vent est frais alors pas de 2ème manche ce jour là.
Convoyage rapide vers la plage de St Nicolas, l'entraide est nécessaire pour porter les bateaux en haut de la plage, on range le bateau, tout le monde raconte sa régate avec des si (ouais ouais ouais...), c'est sympa et très convivial.
On retrouve nos sacs débarqués du canot qui les a transportés depuis le continent (merci l'organisation!) on plante la tente. Il reste un peu de soleil pour sécher nos combinaisons, c'est parfait!
Dîner assis, plats chauds, c'est pas mal ces raids en fait!
Nuit sous la tente, pas de vent, pas de pluie, on a eu raison d'oser.
Manche 2
Départ à 10h pour un tour des îles de St Nicolas et Loc'h. Le vent est mou, on a le temps d'apprécier le paysage et les alentours sous un soleil généreux. Alors que l'arrivée approche le vent tombe complètement, revient, retombe. Nous terminons 5èmes, faisant des dégâts aux suivants car le classement se fait au temps... Il ne fallait pas se rater!
Remorquage vers un isthme sur lequel on hisse les bateaux bien haut, et on s'en va manger. Le vent ne vient pas, on prend notre temps tranquille au soleil, jusqu'à ce qu'une voix annonce que des catas sont à la dérive!
La marée monte....Les bateaux sont à flot!
Tout rentre dans l'ordre mais on a failli rentrer à pied!
Petit convoyage vers Port la Forêt, puis on lance la Manche 3.
Encore des orages sur la côte (on est obligés de quitter ce paradis?), je m'emmêle les nougats au départ, on revient avec le vent d'orage (double trapèze sur une mer absolument lisse, génial!), le coté choisi n'est pas le bon, on termine 15èmes, sous la pluie!
Le temps de ranger le bateau, assister à la remise des prix, rentrer à Brest, il est 10h du soir....
Oliver et Chloé ont passé le weekend à la maison sans leurs parents (Christy étant en voyage) gardés par leur babysitter habituelle Anaïs. Je ne vais donc pas pavoiser, car aussi sympa que fut ce weekend pour moi, les enfants se sont un peu embêtés sous la pluie à Brest.
Nous sommes cependant 6èmes au général, ravis de cette place pour une première régate!

13/05/2008

Pentecote à Hawaï


Il y a des jours comme ça où posséder un voilier est une bénédiction.
Pas pour les carénages car laver à l'eau sous pression, gratter, peindre, attendre la marée etc... n'est pas toujours des plus amusant.
Pas non plus pour les soucis qu'il nous cause, amarrage, moteur toujours en panne, sécurité, entretien etc...
Non, c'est plutôt pour les jours où il fait grand beau, où les enfants acceptent de sortir en mer avec leur maman et que tout se passe bien.
Tous ces ingrédients étaient réunis ce week end en rade de Brest! Première sortie depuis Novembre 2007, petit vent de NE, descente sous Grand voile seule (pour garder du soleil sur la plage avant), mouillage dans une crique, Oliver se risque à faire trempette rapide (très rapide!), on flane on glande. Le vent sous la cote est chaud, alors on sort les matelas dans le cockpit et le temps passe tranquillement.
Petit louvoyage pour rentrer, petite bourre avec un autre Challenger Scout (client de la voilerie merci) qu'on dépose tranquillement. Pizzas + glaces en chemin vers la maison, vraiment une bonne journée!
Ca c'était Dimanche
Lundi, même temps. Sous spi cette fois on se permet d'aller un peu plus loin (à gauche après l'île Ronde), le vent tombe mouillage au ras des "falaises" (petites falaises n'exagérons rien), la température est caniculaire. Pas un pet de vent, les coups de soleil nous guettent (pas de crème solaire....) reste plus qu'à se baigner.
C'est là que le parallèle avec Hawaï s'arrête. L'eau doit friser les 16°C le contraste est pour le moins rafraichissant! M'enfin on y arrive, Oliver ne s'éternise pas, Chloé nage avec moi jusqu'à la cote (pas loin du tout...), Christy n'essaie même pas.
Plus de vent nulle part, pas de moteur, l'après midi bien entamée (adieu brise thermique), il faut songer à mettre en route pour ne pas se retrouver à la godille face au courant avec l'heure du dîner qui approche, l'école le lendemain, Christy qui prend l'avion etc... Il convient pour conclure une belle journée, de rester dans un timing familial favorable.
Dès qu'on tourne la pointe le vent n'est pas loin, il approche. On le touche et c'est parti pour un louvoyage sur une mer plate, pendant lequel Oliver fera une petite sieste sur les matelas dans le cockpit, puis jouera à cache cache avec sa sœur (dans un Scout il faut être ingénieux pour se rendre invisible!).
Arrivée au port à heure décente, retour à la maison, dîner, douches, le tout avec bonne humeur et avec des mines ensoleillées.
Tout nickel!
Photos ici

06/05/2008

Quand tu vois le poids du bourrier et l'inertie du merdier

Evidemment cette phrase ne veut pas dire grand chose une fois sortie de son contexte...
Elle fait cependant partie de ces expressions que nous autres marins employons lorsque les mots se perdent dans les brumes de l'alcool...
Voici pour rire un petit florilège de ce qu'il se dit surtout autour des bateaux:
Pour reprendre cette phrase, sachez qu'elle fût prononcée par un homme digne, qui d'habitude ne dit pas que des bêtises, mais qui essayait ce soir là de développer une observation faisant appel à la physique et la logique... Le contenu a naturellement été oublié...

Une expression que j'ai apprise récemment mérite quelques instants:
Imaginez: vous êtes sous spi, le bord est serré, le spi est bordé.
Le vent refuse encore, le spi est TRES bordé jusqu'au moment où l'on vous dit: "je suis à burne"!
Il m'a fallu quelques temps pour faire le rapprochement avec ce que nous les mâles appelons les"burnes" et le réglage d'un spi. Avouez que la connexion n'est pas évidente!
Il s'agit en fait d'un réglage maximum au delà duquel on ne peut pas aller. On bute sur la limite. Un peu comme quand on est au fond, vraiment au fond, qu'on ne peut pas aller plus loin....Pour aller plus loin, comme le dit un autre, il faudrait engager les roues arrières....Mais là c'est vous qui voyez.

Vous avez sûrement des expressions qui vous font rire, faites nous les partager! Postez les en commentaires!

04/05/2008

"Paprec Recyclage" remporte l'"Obélix trophy"

L'Obélix Trophy est avec le Spi Ouest France une épreuve importante dans le paysage de la régate française. Quasiment les mêmes bateaux se retrouvent pour la "revanche" et les beaux jours arrivant les courses n'en sont que plus belles.
A la différence du Spi Ouest France, l'ambiance à Bénodet est beaucoup plus conviviale, les stars de la voile sont occupées ailleurs, c'est la régate plaisir dans un cadre magnifique.
Vous vous rappelez que "Vegemite" était présent sur "Paprec Recyclage" pour le Spi Ouest. Nous avions brillamment terminé second (pas mal chanceux il faut le reconnaître).
A Bénodet nous avions 2 objectifs: confirmer notre rang (voire l'améliorer, nous sommes compétiteurs oui ou non!) pour le plaisir, mais aussi pour la sélection de l'équipe de France de la Commodore's Cup (course estivale à Cowes).
Pas de pêcheurs en colère pour nous empêcher de naviguer, pas de météo difficile, aucune raison d'être sauvés par quelconques évènements exceptionnels. Non, la régate la vrai comme on les aime!
8 manches pour en découdre avec tout l'attirail de parcours (bananes, côtiers) et un éventail de conditions variées, sans coup de Trafalgar manifeste qui vous sauve une manche mal engagée.
Premier jour: "Paprec Recyclage" termine 5, 8, 3 aux 3 manches du jour... 6èmes le soir, nous rentrons au port un peu désabusés, car nous avons à l'évidence un problème de vitesse dans le vent médium, sans beaucoup d'idées pour l'améliorer... Ne croyez pas que la soirée se passe en conciliabules, ni en débriefings sans fin. C'est plutôt ambiance "demain sera un autre jour" bien que nos esprits demeurent dans le mode réflexion.
Deuxième jour: petit temps. Nous sommes plus à l'aise en vitesse, nous avons des points à rattraper, on se lâche: 1, 1, 4. Le soir nous sommes en tête alors que "Lady Courrier" intouchable à La Trinité et hier, boit la tasse. Loin de fanfaronner car il reste encore des manches à courir et notre avance étant infime, on reste "sur le dossier" car demain le vent doit se relever ...
Troisième jour: Effectivement ça souffle bien, nous avons toujours un léger déficit de vitesse. A mi course on est derrières, et le vent molli, molli... sur un bord de spi. Nous repartons pour une portion contre le vent avec le mords aux dents, on se rapproche... Un bord de travers où nous dégainons une voile "de derrière les fagots" (Code 0) que les autres n'ont pas, on met le clignotant. Le vent revient mais le mal aux autres est fait: nous sommes seconds. Assurés d'être sur le podium avec encore une manche à courir, nous sommes encore en tête avec un matelas de points d'avance qui vu les conditions ressemble plus à une paillasse qu'à un douillet édredons.
En clair: si "Lady Courrier" gagne la manche nous ne devons pas terminer plus que 5èmes. Et avec du vent il n'a perdu aucune manche depuis le début! Nous n'avons toujours pas les manettes pour accélérer... Autant dire que la partie est loin d'être jouée voire quasiment perdue.
La course est longue, les meilleurs sont devant nous ramons derrière. Le bord de spi final vers l'Odet est critique, on sait que "Lady Courrier" est très bien placé, nous nous savons 6èmes au mieux voire 7èmes de la manche. Autrement dit c'est foutu. On amarre le bateau un peu déçus, et puis on apprend que "Lady Courrier" est second de la manche!
En fait on arrache la 6ème place synonyme de victoire au général. Ouf!
Il est clair que nous avons su exploiter nos armes le mieux possible, et nous sommes contents d'avoir pu prouver à nous même (et à ceux qui nous regardaient avec une légère mais désagréable condescendance), que nous sommes capables de faire de belles choses face à une concurrence féroce.
Merci Jean Luc d'armer un bateau et de nous permettre de naviguer dans ces conditions, cette victoire t'est dédiée!
Classement ici

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Moulin Blanc, 29, France