03/11/2008

La Toussaint en famille en bateau.

A la base ce Week end de Toussaint ne motivait pas à proprement parlé les foules. Pensez donc 2 jours en bateau en Bretagne sous la pluie probable à cette époque, il fallait trouver des arguments pour engager les enfants dans "l'aventure".
Les enfants c'est comme ça: il faut qu'ils s'amusent, c'est normal. Les parents c'est pareil. Ou plutôt les papas, car les mamans elles, préfèrent rester au chaud... On va pas les critiquer, on va seulement les comprendre!
Jean-Guillem avait trouvé un bateau de 12m (Gib Sea 422) propriété d'un cousin (Henry Destremau) à Arzal qui acceptait de nous le prêter pour l'occasion.
L'équipage de "Vegemite" était de la partie et le plan s'annonçait comme suit:
Nous partions de Gouesnou pour Arzal en faisant un "petit" crochet par Paimpol histoire de récupérer Mathilde et Maylïs. 5 places dans la voiture, Louise victime de complications digestives passagères, c'est dans cet équipage que nous arrivâmes à destination sous la pluie et les bourrasques d'un nordet mordant. Jean-Guillem atterrissait de Marseille à Nantes dans la soirée et se voyait quelques minutes après nous en arrivant au port. Il était aux environs de minuit quand même.
Le chargement des bagages et de la bouffe en quantité importante pour ne pas dire extravagante se passa sans incident. Les duvets et couvertures accompagnés de quelques grosses chaussettes plus de polaires furent jugées forts commodes pour la lutte contre le froid dans ce bateau. Bref, tout le monde dort malgré les drisses qui claquent, les amarres qui grincent, le clapot qui clapotte.
Le reveil est tranquille, pas pressé, vu que dehors il tombe des hallebardes. Le vent a certes molli mais il ne fait pas bon mettre le nez dehors. Ah au fait .... pas de gaz... Notre connaissance des yachts de production nous dicte la logique même: la bouteille est dehors dans son compartiment. JG s'y colle, enfile son impressionnante veste de quart et part combattre les éléments à la recherche de la vanne synonyme de lait chaud, caoua et le reste. Il y a 4 coffres cadenassés dans le cockpit...Armé du trousseau de clés adéquat, il espère se débarrasser de la corvée dès le premier coffre. Eh non. Le deuxième peut-être? non plus... Bon c'est naturellement le 4ème qui gardait la précieuse denrée hermétiquement logée grace à cette maudite vanne. Donc la journée commençait finalement assez bien...Alors on petit déjeune abondamment.
Le moteur démarre, le vent tombe encore, on repère les horaires d'ouverture de l'écluse, on
largue les amarres. L'écluse est toujours un moment particulier car la marée est basse ou presque, avec un coefficient encore important le marnage est de taille.
Il est 11h30 nous voilà dans la rivière en route vers la sortie pour naviguer à la voile avec un peu d'eau à courir. Ah ben dis donc, il va pas très vite le moteur! On est même complètement arrêtés là!
Ben la bouée verte à laisser à bâbord quand on sort, ben on l'a laissée à tribord... et on est dans la vase. Et la marée n'a pas fini de descendre. Bon ben, y a plus qu'à se mettre à table en attendant que les éléments nous aide à devenir intelligents.
1H de descendante + 1 h de montante + un peu de gras et nous revoilà à flot. Au moins le déjeuner s'est passé à table dans un bateau pour le moins immobile....
Les enfants s'entendent bien, les filles jouent avec Oliver et lui avec elles, tout va bien. Ils sortent même sur le pont et apprécient le vent qui fraichit. Comme le bateau est lent, il est plus sage de renoncer à notre projet premier (mouillage à Houat en baie de Quiberon) et de penser à ranger le bateau au mouillage dans la rivière.
On rentre tranquillement, après 3 heures de voile, quelques parties de cache cache et quelques grignotages forts à propos, goûter oblige.
LE rayon de soleil du Week End se montre juste avant de se cacher dans la soirée, on se jette sur nos appareils de photos pour compléter la gamme.
On dîne (encore...), Mathilde et Oliver jouent à la bataille corse, Maylïs et Chloé papotent dans leur cabine et on se couche alors que la marée redescend.
Au matin on décide de commencer le transfert de l'importante quantité de bagages car avec la marée on ne pourra accéder au mouillage que tard dans l'après midi, et l'avion de JG prévu à 18h45 n'attendra pas.
L'annexe étant pleine de sacs avec duvets, couvertures et autres fringues, JG y va seul. L'atterrissage se passe sans encombre mais la berge, c'est de la vase! Souple, très souple... Jean -Guillem n'écoutant que son courage, descend prudemment, s'enfonce dangereusement, fait un pas...et s'étale de tout son long dans la bouillasse.... Il transfert tant bien que mal les sacs, mais le temps qu'il retourne au canot, l'eau est partie laissant place à une large étendue de vase infranchissable.
Nous observons la scène impuissants, sachant de toute façon que la sortie était déjà fort compromise vu que le bateau est encore échoué!
On arrive donc à la situation suivante: nous sommes sur un bateau échoué, et Jean-Guillem venu de Marseille en avion pour voir ses filles est contraint de communiquer avec elles par VHF portable.....pas un sous en poche, rien à manger... Un naufragé malgré lui!
Naviguer n'étant pas vraiment leur priorité, les enfants n'en demandaient pas tant! L'échelle de bain fut tout de même déployée (bien que formellement interdit par moi même...) et quelques pieds sont allés un petit peu effleurer la vase...
La marée a finalement recouvert d'eau navigable toute cette boue, JG a pu regagner le bord pour embarquer équipage et sacs et ne pas trainer pour prendre son avion.
De bons moments sur le plan familial, le bateau a plus que jamais servi de support stable!

Tout s'est donc bien passé, je ne suis pas sûr que nous réussiront à rassembler ces enfants dans des conditions semblables mais ce petit "getaway" fut indiscutablement un succès familial.
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