10/12/2010

L'Atlantique en automne sur PRB

Chaque année ou presque, vers le mois de Novembre on remarque une forte migration de voiliers vers l'Ouest. En général ils y vont en course: quittent les pluies et les coups de vent automnaux pour finir sous le soleil d'un pays tropical.
Cette année c'était la Route du Rhum vous vous souvenez?
Les rescapés de cette grande classique solitaire ont donc rejoint la Guadeloupe chacun avec son lot de joie et de déconvenue, toujours avec des aventures extraordinaires.
Les récits des Transats en solitaire se terminent en général une fois la ligne d'arrivée franchie. En effet le public s'intéresse assez peu à la suite du projet. Pourtant le bateau est de l'autre cote, le skipper est fatigue, l'hiver approche. Il faut se dépêcher de ramener ce bateau pour le ranger dans son hangar, et le bichonner pour les courses de la saison suivante!
Les convoyages procurent là une occasion unique aux techniciens de naviguer sur ces machines à bouffer du milles et les aident beaucoup à comprendre les problèmes et à les résoudre.
Une majorité de bateau hissent à nouveau les voiles en équipage cette fois, luttent contre les alizés d'abord, se faufilent entre les dépressions ensuite et rejoignent l'Europe au prise avec les premières neiges enfin.
Pas forcement le trajet le plus sympa, mais il faut le faire, et quand on aime on ne compte pas....
Le 60' IMOCA PRB a terminé la Route du Rhum cette année et j'ai pu participer au convoyage retour dont je vais m'efforcer de faire le récit ici même:


Rendez vous est pris sur l'île de Saint Barthélémy où le voilier est au mouillage pour le bonheur de quelques proches collaborateurs du sponsor. Ils ont en effet eu la chance de faire quelques sorties en mer, et on peut imaginer qu'il y ait des endroits moins attrayants pour naviguer!
24 h après mon arrivée, nous larguons les amarres par un alizé soutenu. Nous sommes 4 à bord 3 membres de l'équipe technique pour valider les systèmes in situ et profiter de longues heures de navigation pour observer et améliorer le bateau. Moi je suis là pour faire des milles à bord et éventuellement donner mon avis si on me le demande!
Ajoutons Vincent Riou le skipper qui s'occupe activement du routage en cette période de météo perturbée, je considère que c'est un atout!
L'alizé vient du 60 ce qui est quand même assez contraire pour rejoindre l'Europe. 25/30 nd c'est un peu fort pour une mise en route au près d'autant que la mer est forte.
Sous voilure réduite, PRB progresse dans des gerbes d'embruns. Il fait chaud, ça secoue, impossible de dormir, certaines oreilles deviennent dangereusement jaunes, le routage nous propose une soixantaine d'heures de ce régime, alors courage!
Parvenus sur le 25eme parallèle l'alizé s'essouffle et le vent devient variable puis faible pour la traversée d'une petite dorsale.
Voile et moteur pendant quelques heures et ça repart avec du vent de NW faible d'abord, mais nous savons qu'il va forcir au fil des jours à venir avec un coup de vent possible dan quelques jours.
Nous sommes au largue, le bateau va vite facilement, la vie s'organise de manière plus humaine et non plus accrochés aux branches dans le bateau pour ne pas voler à travers l'intérieur!!
Une vaste dépression dans notre Nord nous donne du vent favorable, les vagues arrivent de très loin donc elles sont hautes et très longues. Le bateau va vite facilement la mer est rangée c'est nickel.... Jusqu'à ce que le vent ne se renforce et que le pilote ne commence à avoir de réelles difficultés à conduire.
Ce bateau est sensible, très sensible...et extrêmement fragile aux mauvais traitements! Le sujet étant de le convoyer sans encombre et sans avarie, il faut toujours bien le traiter. Si on ajoute que notre but à nous n'est pas non plus de se faire mal à barrer, et se faire rincer sans arrêt, il convient décidément de gérer!
Se faire tremper même d'eau chaude, n'est pas toujours souhaitable, alors s'il faut sortir de "l'abri bus" pour pisser par exemple, on fait abattre de 20 degrés, le temps d'opérer.... Tout ca pour dire qu'on est pas là pour se faire ch...!

Dans ces conditions, sous petit foc et GV arisée, ça va encore trop vite, il faut prendre le 3eme ris. La GV de convoyage est une voile de l'ancien PRB dont les hauteurs les hauteurs de ris sont très différentes. La GV au troisième ris ressemble à n'importe quoi sauf à une voile sur un bateau de course!!
Nous appellerons cette configuration "Water world" car elle nous évoque celle de K. Costner à la barre de son trimaran devenu improbable.
Pendant l'affalage, des coulisseaux se désolidarisent de la voile, ca risque d'entrainer des ruptures en chaine... Il y a maintenant près de 40nds. On affale tout, et on finit la nuit sous foc seul à 10nds de moyenne.

La situation météo sur l'Atlantique est assez claire: du portant bâbord amure pour traverser (5 jours cap au 90/100 puis 110) et du tribord amure au portant aussi pour remonter entre Madère et les Acores, le Portugal et le Golfe de Gascogne.

La dépression nous quitte comme prévu alors que nous sommes à la longitude des Acores, mais seulement à la latitude des Canaries....Le vent refuse, on se retrouve au près, puis on vire et nous voila cap vers la maison quoique au près pour le moment.

Nous aurions pu la jouer plus agressive et partir au nord bien plus tôt pour gagner du temps. Vincent Riou nous route depuis la terre, et tient a ce que l'on demeure pas trop loin d'un abri si la météo se fâche pour de bon. Donc la route vers le Nord est exclue...
Nous ca nous va bien, on peut toujours prendre des douches sur le pont, le cire n'est pas obligatoire sur le pont, ni les polaires d'ailleurs! les nuits sont assez courtes, etc...
Depuis ce virement de bord, nous savons que nous allons vers le froid et que le vent va forcir. La situation bien que claire, est complexe car on ne sait pas comment elle peut évoluer: fort coup de vent, ou coup de vent gérable?
Nous nous gardons une solution de repli vers Madère.
Au plus on gagnera vers le Nord au plus le vent forcira, et devrait être très fort lorsqu'on atteindra le Cap Finistère.
Nous progressons en avant de la dépression qui se forme et se creuse juste derrière nous. Si on ralentit, elle nous happe et on sera dans du 50 nds... Si on maintient une bonne vitesse, on évite le plus fort. Simple non?
15 nds de moyenne pendant 3 jours nous gardent une cinquantaine de milles d'avance sur la vrai baston. C'est en approchant le Cap Finistere qu'il ne faut surtout pas mollir car le vent souffle a 35nds et la mer est déjà bien formée.
Alors on barre 6h d'affilée pour être certains de ne pas être rattrapes. Sous GV "water world" et petit foc c'est un peu humide, et c'est un peu frais ces heures de barre!
Lorsque le vent dépasse les 40 nds, on affale la GV et on revient à notre mode de navigation habituel: sous la casquette à papoter! La baston est bien restée derrière nous, tout s'est bien passe, à part une latte cassée dans la GV.
Le vent se calme, refuse et nous propose du louvoyage pour finir.... Fait pas chaud!
Il fait jour lorsqu'on amarre le bateau a la bouée d'attente de Port la Foret, 13 jours et 22 heures après être partis de Saint Barthélemy.

Un convoyage sans histoire, très instructifs pour tous, et de très bons moments en mer avec Pascal, Pierre-Louis et Eric.
Merci a eux et au Team PRB de m'avoir permis de les rejoindre pour cette traversée!

04/10/2010

Atlantique le Télégramme 2010 sur Paprec

Pour conclure la saison IRC en Atlantique, Lorient reçoit pour un Week end (vendredi compris) de Septembre tous les IRC prêts à s'en mettre une dernière avant que le mauvais temps ne s'en mêle, que les jours soient trop courts, que la Bretagne deviennent vraiment difficile pour naviguer.

Le TP 52 Paprec était présent comme presque toujours cette saison.
Un équipage encore une fois remanié (because on ne peut pas forcément tout faire...), une météo ensoleillée, du vent, un camion fraichement décoré de belles photos, bref la bonne humeur!

Après avoir géré quelques problèmes canins à la maison qui se terminèrent par un retour précipité de Christy (and very costly...) des larmes de crocodiles de Chloé, et la survie miraculeuse de l'animal, au grand soulagement de tous, me voici à Lorient à la barre de ce beau bateau. Bon le téléphone sonne encore dans ma poche, mais ce n'est que pour des détails qui ne saurait me déconcentrer des glissades à venir.

Car il y a du vent!
Le TP 52 est un bateau fantastique à naviguer surtout dans la brise. Finis les camions rouleurs qui plafonnent à 13 nds avec l'impression que tout va s'arracher. Non là c'est plutôt 19/20 nds voire plus, la barre répond mieux qu'en dériveur, la même différence entre un First Class 8 et un Melges 24! Fun je vous dis!

La difficulté c'est que tout l'équipage doit opèrer les manoeuvres en bon ordre sinon c'est le vrac garanti.
D'habitude nous tachons d'être safe, surtout dans la brise et normalement nous ne cassons pas trop de matériel. Maheureusement aujourd'hui ça foire à l'affalage de spi...

Mais la grande foire, le spi qui tombe à l'eau direct et qui se jette sur le bulbe. Comme il ne l'avait jamais fait auparavant, on se demande si c'était son jour ou je sais pas quoi....
Toujours est-il qu'une fois qu'il s'emmele dans le bulbe et le safran, on peut toujours courir pour le récupérer. 30 mains s'y acharnent et faut bien avouer que uriner dans un instrument à corde eut été à peu près aussi efficace...

Bien entendu bulbe et safran aidant, le spi s'est glorieusement partagé en 2 et commence à flapper au gré des rafales.
Evidemment il ne prévient pas forcément et un équipier chevronné bien que nouveau à bord se trouve propulsé hors des filières dans une pirouette improbable. A la flotte sous le spi, le bateau à la dérive, il valait mieux qu'il se rattrape et qu'on le hisse à bord manu militari, car on était en droit de s'interroger sur nos capacités à gérer l'homme à la mer à cet instant.
Anyway on s'en sort part une interminable marche arrière (à la voile, magie du TP) et quelques efforts bien placés pour ranger ce spi récalcitrant définitivement dans son sac.
Il y a en effet peu de chance qu'il soit réparable, malheureusement (chapelle....).

Bon ce spi ne fut qu'une péripétie, il y eut aussi des bonnes choses, des belles manoeuvres et des victoires!

Globalement on souffre toujours en banane et on gagne le cotier. Toujours ce sentiment de manquer de cap au près bien que cela se soit nettement amélioré depuis le début de saison.

Nous n'avons pas grand chose à faire au milieu de petits bateaux, car l'écart en performance est vraiment trop important: pensez donc nous devons arriver 15 minutes devant le plus grand des concurrents pour chaque heure de course!
Nous n'en sommes en général pas très loin (sauf après cette mésaventure avec le spi... ou pendant le cotier où les bords tout droit suffisaient à faire l'écart) mais un peu derrière quand même.
Les régates plus intéressantes viendront l'année prochaine, nous en reparlerons.

4iemes au général, vainqueurs du Trophée Atlantique 2010 (combiné de toutes les régates de l'année) Paprec Recyclages s'est bien défendu.

Bravo à tout l'équipage qui s'éclate à bord, à Stef Névé qui en plus de s'éclater travaille dur pour tout organiser, et enfin à JL Petithuguenin sans qui tout cela ne serait qu'un rêve de gosse.


29/08/2010

Petite sortie en famille

Rien de tel que de profiter du dimanche pour une sortie en mer.



Le temps s'étant enfin mis au beau, nous avons pu sans gros effort nous diriger vers la pointe des Espagnols (juste avant le goulet) avec la marée descendante pour mouiller à l'abri du vent pas loin de la cote et déjeuner tout les quatres dans le cockpit de "Vegemite".



Un déjeuner sobre, pas de baignade because l'eau et l'air sont (déjà) frais.



Un petit caillou que je ne connaissais pas a eu la bonne idée de se montrer à la faveur de la marée, et bon ben fallait pas mouiller plus près...



En fait nous avons "caressé" le fond avec la quille sans dommage...



Retour avec un vent des plus aimable et le courant également portant, les enfants avec des écouteurs plein les oreilles ont certainement apprécié...à leur manière!



Des photos et vidéo

24/07/2010

Cork 2010 sur Paprec: bien, mais....













Cette année le programme de compétition du TP52 "Paprec Recyclage" a choisi un évènement auquel peu d'entre nous a déjà participé: la Cork Week.
L'Irlande cette fois....
Personne n'a oublié son ciré, ni ses polaires, et c'est tant mieux car le temps a été pour le moins....irlandais.
Des poutres (expression de Louis tout à fait adaptée à la région) de pluie le premier jour d'entrainement nous interdisait de naviguer, et un centre dépressionnaire qui a eu le gout de camper au dessus de nos têtes avant d'être remplacer par un autre e
n cours de semaine.
Autrement dit un vent difficile à anticiper, et un temps pour le moins variable tout au long de la semaine. Et une mer agitée. Vive l'imprévu!
2 autres TP sont présents "Pace" et "Interlodge" avec un Farr 52 (Bob, c'est qui ce bob?...)et un joli voilier de croisière: 5 bateaux en tout dans notre classe, c'est maigre mais la confrontation est intéressante, très intéressante.
5 jours de régate sur des parcours différents chaque jour: banane, slalom (?...), triangle olympique, trapèze, et cotier, il y a de quoi faire!

Tout au long de la semaine nous avons fait de belles choses, des choses moyennes, et d'autres encore moins bien...
4eme sur 5 c'est clairement un échec et mon humeur est à l'analyse plutôt qu'à un récit édulcoré. Autrement dit "the hard way" et non "sugar coated".
Pardon pour les amateurs de prose, il s'agit ici d'un rapport plus que d'un récit.

Sur l'eau

Départ:

Le temps de mise en route de l'équipage et du bateau m'a semblé suffisant (heure d'appareillagfe, échauffement) bien que rarement excessif...
Nos départs pour la majorité ont été un peu trop prudents et la consigne de positionnement pas toujours respectée.
Nous n'avons pas toujours topé la bouée bout de ligne, ça doit être une obligation pour que l'ordi nous donne son avis.
J'ai quand même l'impression que j'étais un peu timoré au début de l'épreuve (inconfort total à envisager un départ bouée). Ca été mieux en deuxième moitié d'épreuvce.
L'équipage était bien concentré et ce dès que le départ approchait.

Vitesse au près
Grande inconnue jusqu'à Cork! Le bateau a changé de configuration de lest et de voiles. Les épreuves courrues jusqu'à présent ne concernaient pas d'autres TP (à part Cowes Dinard où nous allions bien), difficile de se caler et d'être confiant.
Apparement nous sommes assez à l'aise dès que le vent dépasse 11 nds bien qu'en moyenne plus bas que nos camarades (qu'est ce que ça donnerait avec plus de bateaux??).
Globalement nous étions rapides dans le clapot dans cette gamme de vent.
La suggestion de stabiliser le bateau plus au chariot qu'à l'écoute de GV mérite d'être essayée car tout à fait adaptée à nos besoins de cap au près.
Je note l'excellent travail de Gurvan à réguler le génois à l'écoute. Pas seulement à choquer pour relancer mais aussi pour stabiliser l'assiette dans les risées, intéressant. Pour moi sans ce travail dans le clapot on serait collés.
Grande importance aussi bien sûr à la régulation du pataras qui me semble être correctement faite et plutôt plus permanente que chez nos concurrents .
Le réglage des voiles est capital, l'ajustage de la quête l'est tout autant: c'est un domaine difficile à maîtriser car nous manquons de repères stables. Les abaques fournies par les précedents équipages montrent la marche à suivre dans les grandes lignes, mais il nous faut aussi demeurer pragmatiques et adapter ces réglages en fonction de nos besoins en temps réel. C'est ce que nous sommes efforcés de faire au fil des manches.
C'est un domaine pour le moins perfectible, cependant il me semble que nous le maîtrisons de mieux en mieux.
Néanmoins nous sommes manifestement moins rapides dans le petit temps surtout en cap.
Le génois leger supporterait plus de volume, c'est possible à faire.
Je pense que ma conduite est peut-être trop en cap car la quille apprécie la vitesse. C'est difficile à juger. Ma première réponse serait d'augmenter le volume du génois léger.
Nous n'avons pas de moyen pour nous débarasser de corps étrangers dans les apendices. Même si cela demande une canne longue et encombrante (protégée et adaptée) il me semble indispensable d'au moins avoir un moyen pour essayer de se libérer des algues et autres branches qui nous ont faits perdre des "kilomètres" sur une manche.
On peut affuter tout ce qu'on veut et dépenser des fortunes pour gagner des pouillèmes au dessus du pont, à quoi bon si on traîne un frein sous l'eau??

Tactique au près

Dans l'ensemble les choix ont été corrects avec un positionnement par rapport aux concurrents souvent très efficace sur les premiers près.
D'une manière générale il me semble que le positionnement par rapport au cadre, même s'il est important à connaître, prend souvent le pas sur la perception de l'évolution du vent et le feeling du tacticien.
Le temps aux laylines donne le cadre pour s'exprimer, et je trouve que l'expression tournait plus autour de ce cadre qu'au sujet du vent et de son évolution.
Manque de confiance en soi? Manque de confiance dans la vitesse? Probablement un peu de tout ça.
La tactique c'est facile à discuter à comparer et à juger après coup, aussi je me garderai bien d'aller plus loin dans ces remarques les plus objectives possibles.
Nous avons commis une faute indiscutable à une bouée au vent. J'en prends ma part de responsabilité sans problème. Il demeure que cette faute est inacceptable car on l'a vue venir de loin.

Bouée au vent:

Dans l'ensemble les envois de spi ont été corrects, avec une bonne gestion de la tack line dans la houle (pas trop tôt au près...). La drisse de spi est trop épaisse et demande trop d'efforts aux wincheurs. On serait plus rapides dans les hisser si la drisse était plus fine.
Dans le meilleurs des mondes, le spi commence à monter doucement 2 longueurs avant la bouée. J'ai quelques fois remarqué que les wincheurs tournaient leurs manivelles sans que la drisse soit au self tailing et donc tournaient dans le vide.... Une fois l'étrave sur la bouée, le spi monte le plus vite possible en même temps que le génois descend.
Le timing de descente du génois pourrait être un peu plus tôt, mais dans l'ensemble nous étions performants.
Nous avons fait quelques cocotiers: le pliage en soute m'a été rapporté comme étant toujours fait de la même manière, c'est donc ailleurs que nous avons un problème. Où? Quelqu'un a-t-il une idée?
On ne va pas revenir sur le guindant rabanté du génois dans la brise, je crois qu'un enfournement a clos le débat!

Vitesse sous spi:

En moyenne, nous sommes à l'aise dans le vent et inconfortables lorsque le vent molli.
Je pense que la forme des spis en est la cause, c'est un challenge "voilerie".
Cependant, la manière de naviguer pourrait être améliorée surtout dans le médium avec des vagues:
Je trouve qu'en moyenne nous souffrons de passivité. L'équipage est trop statique en latéral et longitudinal.
Nous avons un fonctionnement qui est assez figé, par exemple pour quoi le wincheur (occupé au spi avec son collègue en face de lui) sous le vent ne love-t-il pas la contre écoute de spi?
Gurvan pourrait être au rappel pendant ce temps!
Je sais qu'il n'est pas facile de sentir l'assiete du bateau, mais je ne sens pas de dynamisme!
La GV doit être bien bien plus souvent ajustée, souvent par des amplitudes bien supérieures qui à mon avis imposent un wincheur permanent pour aider au pumping.
J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi le bateau marcherait mieux avec la GV surbordée dans le petit temps. Pourquoi pas? De mémoire, au mondial notamment, nous avions un réglage "normal" qui ressemblait pas mal à celui de nos concurrents.
Je vous propose de visionner cette vidéo intéressante à comparer avec le fonctionnement d'un équipage de la Med Cup.
Au plus il y a de vent, au plus on est à la limite de décrocher le safran, le contrôle de l'assiette est plus que jamais capital pour rester debout.


Tactique au portant:Ces bateaux sont rapides au portant et ont des angles assez ouverts, ce qui ouvre pas mal le jeu.
Les choix de bords sont evidement importants et je pense qu'ils ont été corrects dans l'ensemble. Cependant le positionnement par rapport aux concurrents derrière et devant est capital, et s'inspire beaucoup des principes adoptés en multicoques.
Je pense que ce domaine précis doit être amélioré.


Bouée sous le vent:
Avec une boite à coucou ça changerait la donne....
Les affalages sont longs et risqués dans la brise! D'autant plus que la drisse n'est pas fluide (diamètre trop important).
Les trajectoires m'ont semblées correctes.
Les bordés de GV ont souvent été hachés à cause de l'écoute qui saute du self, il faut améliorer ce point.

Globalement ces régates ont été très instructives, mais nous avons fait plus de bêtises que les autres et nous sommes derrières eux au classement général, c'est logique.

L'équipage est sympathique et enthousiaste avec lequel c'est un plaisir de naviguer et boire des coups!
Vous avez surement des tas de remarques supplémentaires à faire en plus des miennes, il y a un onglet "commentaires" ci dessous pour les recevoir, n'hésitez pas!

Photos Anne Laure de Kerviler, efficace derrière l'objectif autant que dans la soute!




05/07/2010

Cowes Dinard 2010

Cette année, Paprec Recyclage était de la fête à l'occasion d'une grande classique de la course au large. Ce n'est pas le Fastnet ou Sydney/Hobart (ça viendra...) non, c'est une course de moindre importance servant plutôt de préparation aux grandes classique de l'été mais qui a néanmoins toujours fasciné mes lectures d'enfances:
Cowes - Dinard.

Bon Vegemite est toujours au port mais son propriétaire n'a guère le temps de le sortir alors Challenger Scout ou TP52? Pour le moment le TP....

Une traversée de Manche de l'Ile de White à Saint Malo en laissant à babord toutes les iles anglo-normandes Casquets, Guernsey, Jersey, plateau des Minquiers.
Est-il utile de préciser que le courant est LE dossier lorsqu'on traverse la Manche?

Solent, Raz Blanchard, baie du Mont St Michel sont des lieus connus pour ces 4 nds (souvent bien plus!) qu'il convient d'apprécier avec justesse et d'anticiper pour ne pas faire du surplace quand les plus intelligents s'en servent pour aller plus vite.

La course se joue au handicap, nous disposons d'un super bateau uniquement fait pour la course sans aucune concession. Il est rapide, très sophistiqué, doté d'un rating important (on a rien sans rien...), à nous de le faire marcher suffisament vite et d'arriver assez longtemps avant les plus petits pour les battre en temps compensé.
Il mesure 15,60 m de long, nous sommes 14 à bord, du lourd je vous dis!
13 mecs sympas, 1 fille sympa, le skipper est Stéphane, le tacticien Sébastien jumeau de votre serviteur, tout le monde est là pour envoyer du steack, ok?

Départ à Cowes donc, donné par les célèbres canons du Royal Yacht Squadron qui lancent toutes les régates du coin probablement depuis la Reine Victoria voire avant (un Georges ou Henry quelque chose). On ignore s'ils étaient utilisés pendant la guerre de 100 ans, mais le doute est permis....

Les petits bateaux partent en premier, les gros ensuite et enfin les plus grands, les plus beaux, nous quoi....

Louvoyage dans le Solent, la tactique semble installée, la navigation est efficace, le bateau avance bien nous nous propulsons aux avant postes et prenons un peu d'avance.
La sortie approche, le courant est portant, le vent fraichit, il faut changer de génois.
Belle manoeuvre, l'équipage est bien à son affaire.

Un bout de ficelle pète, et les ennuis commencent le génois s'arrache de l'étai ....
Un coup de vent arrière pour affaler, re changement de génois pour un plus léger (mais il y a du vent...) et on reprend le cours de notre régate en ayant perdu toute notre avance.
Pas grave la course est longue.

L'option en Manche est simple, le vent de SW doit tourner à droite vers le NW pendant la nuit et mollir. Nous optons pour la route sous le vent, plus rapide même si un peu plus longue.

Dans la soirée, le vent molli un peu et commence sa rotation à droite comme prévu. Jusque là c'est facile, suffit d'avoir les bonnes infos.
Re changement de génois pour un jib top plus approprié aux allures de près bon plein (reaching).

Pour manoeuvrer les voiles il y a à bord 2 colonnes de moulin à café qui permettent à 4 mastards de venir à bout d'à peu près n'importe quels efforts à fournir.
Donc là les 4 s'en donnent à coeur joie, la voile monte comme prévu mais...
Plusieurs winchs peuvent être connectés sur ces colonnes, mais il convient de les manoeuvrer séparément pour éviter les avaries.
Bon bref, ce coup ci, toutes leurs connections sont correctes, et un winch qui ne devait pas tourner, tourne quand même.... le génois en service commence à se déchirer contre un chandelier.
Ca fait 2 génois médium déchirés! A ce rythme là on en aura pas assez pour finir....
Navigation en côtre, jib top, trinquette, GV haute. Le large quoi!

La nuit tombe, la pluie arrive, le vent devient merdeux, ça peut évoluer de manière imprévue: il est temps de réparer les voiles déchirées afin de parer à toutes éventualités.

Je m'attelle au génois médium (celui qui nous a laché dans le Solent) avec Anne Laure (la seule fille du bord, les autres sur le pont sont jaloux comme des poux, je me marre!). D'abord rincer la déchirure, sécher, poser du tissu autocollant, recoudre les parties abimées à la main, voilà le programme.
Anne Laure fouille tout le bateau pour trouver une bouteille d'eau sans succès, pendant que je commence le démontage, jusqu'à s'apercevoir que je suis assis sur le stock de bouteilles d'eau... Bon ok, pardon, je savais pas...

Dehors la nuit tombe d'un coup, la pluie redouble, quelques rafales, des vociférations sur le pont, apparement d'autres problèmes de voile, le Jib Top cette fois dont le point d'écoute rend l'âme, rapidement réparé par l'équipage qui ne se laisse pas dépasser par les évènements.

Nous réparons notre voile à l'abri tranquillement en prenant notre temps. La réparation doit être bien faite pour être solide, et vu qu'il fait pourri dehors cela tombe assez bien....

Bon ça dure un peu (c'est long les points à la main!). Jean Pierre vient nous "aider" et nous tient la lumière. On aurait cru qu'il était dépéché par le pont pour surveiller un peu l'avancée des travaux si travaux il y avait..... On s'est bien marré!

Le vent devait tourner à droite, il tourne à gauche, et tombe complètement.... Courant dans le nez on recule... Quand le vent revient, les bateaux encore autour de nous disparaissent dans notre sillage.
Un virement placé après moultes discussions sur les infinies possibiltés d'évolution du vent, en fonction de la couverture nuageuse, de la prévision météo, du courant, de l'expérience des uns, du feeling des autres, de l'age du capitaine, qui tournent aux palabres (Sur un bateau avec un équipage nombreux, faut aussi savoir se taire....) nous voilà sur un bord tribord amure au près, 30° sous la route.


Le vent tourne un peu à droite un peu plus tard, rendant un virement de bord catastrophique, toujours à 30° de la route.
Ce n'est que plusieurs heures plus tard de ce bord très difficile à barrer que le vent tourne franchement et nous permet de franchir la Hanaie à la bordée.

Ouf! On ne parle plus de chance à bord, mais d'un mot plus crû et vulgaire ayant un rapport direct avec l'anatomie féminine....

Le jour se lève, nous sommes au reaching (re jib top / trinquette) cap vers Guernsey et on commence à regarder autour de nous pour faire un premier bilan de la nuit:
il est clair qu'on a fait le ménage!

Les 3 voiles en vue sont derrière, donc tout va bien.

Le spi léger est de sortie, et on avance tranquillement pas très vite dirait-on....

Les algues.... Ces laminaires, ou paquets de salade, en nappes opaques, ou isolées au hasard de leurs dérives, sont des obstacles énervants car une fois prises dans le voile très droit de la quille, il est quasi impossible de les enlever.
La solution que nous adoptons est radicale, spi en bas, bateau face au vent marche arrière quelques secondes et on remet en route tout propre.

L'autre TP 52 "John Merricks" est derrière et se rapproche toute la matinée (plus de vent ou simplement plus rapide?) et malgré nos efforts, il nous dépasse sans beaucoup de difficultés....

Le vent finit par s'installer et malgré un bon retour, il termine devant à quelques longueurs.

Merde, on avait bien cru l'avoir cette victoire!

On s'est quand même bien battu, nous terminons 2 emes toutes classes confondues ( 120 bateaux au départ quand même) derrière cet anglais....

On s'est bien marré, le bateau est en progression
tout bien quoi!




06/06/2010

Sortie tranquille entre hommes


Apres avoir depose Chloe a sa lecon d'equitation, le vent léger un beau soleil et une rade lisse, Vegemite sortit avec Oliver et son papa.
Pas de but précis autre que celui de profiter du beau temps. Alors descente au portant vers Roscanvel (sinon on etait a l'ombre sous les voiles...) et petite initiation a la navigation sur carte avec compas de relèvement, règle Cras, crayon etc...
Oliver a compris tout de suite comment ca marche, et a su nous situer sur la carte très correctement.
Ensuite retour au pres ou Vegemite et sa carene propre ont pu montrer leur important potentiel. Oliver a participe aux manoeuvres, a la barre, et aux opérations d'appareillage et d'accostage, normal en somme, mais bien agreable quand même.
Photo ici

06/04/2010

Spi Ouest France pour le moins instructif pour Paprec


Pas mal de vent pour le Spi 2010, quelques victoires, quelques avaries spectaculaires, quelques places moyennes, beaucoup de travail a faire pour être au point.
Voila les faits marquant de cette régate que nous terminons a la 4ieme place.
Le bateau est exceptionnel, il a un potentiel dément. C'est un TP52.
Lorsque tout est réglé comme il faut, ce bateau me semble imbattable par un bateau "conventionnel".
Le problème c'est d'assurer que tout soit en place. C'est la qu'il y a du travail.... D'abord le mat et la GV doivent aller ensemble, et ce par tous les temps: pas facile quand la quête a une amplitude de 3 degrés et que la tension sur l'étai ne doit pas dépasser 5.5 tonnes. Ensuite il ne faut pas giter plus qu'indique dans les abaques, enfin il faut évidement que tout l'équipage, 15 personnes, travaille en même temps...
Des places en haut du classement nous rassurent, les moins bonnes nous montrent la marge de progression qui nous sépare du top.
Un superbe voilier aux performances extraordinaires avec une équipe enthousiaste, et un propriétaire ravi de son nouveau jouet! La victoire viendra plus tard des que tout sera en place
Photos ici

12/03/2010

Mise à l'eau du nouveau PRB







Souvent émouvante, la mise à l'eau d'un nouveau bateau de course est un moment toujours particulier surtout quand on commence par le retourner complètement!
La règle pour ces bateaux impose qu'ils puissent se remettre à l'endroit en cas de chavirage par leur propres moyens. Alors pourquoi ne pas le faire tout de suite pour être fixé, et accessoirement profiter de la grue.
L'élingue est amarrée au bulbe au bas de la quille, la grue retourne le bateau jusqu'à ce qu'il se trouve stable la quille en l'air donc. L'élingue est alors larguée, et le skipper de l'intérieur doit manœuvrer l'angulation de cette quille pour déséquilibrer le bateau afin qu'il se retourne et se retrouve à l'endroit. Simple non?
Vincent Riou s'y est employé sans faire attendre la foule nombreuse venue assister à la scène. PRB est effectivement très instable à l'envers!
Gageons que c'est la dernière fois qu'il se retrouve dans cette position!



22/01/2010

Ballade a Landevenec le cimetiere a bateaux

L'autre jour, le beau temps aidant Vegemite est alle dans l'Aulne visiter le celebre cimetiere a bateaux.
La Marine dispose en effet de nombreuses epaves impossibles a couler dont elle ne sait que faire.
La rade de Brest est pleine de ressources, notamment celle de pouvoir cacher les ordures de la Royale.....
Au detour de meandres de la riviere Aulne, planquees depuis des annees le Colbert et d'autres attendent la feraille...Pour combien de temps?

Évidement, c'est un peu loin par ce vent leger, la maree n'etant pas non plus des plus cooperatives, je rentrais bien tard au port... Non sans avoir passe une superbe journee!
Quelques photos ci dessous et le reste la.







02/01/2010

Bonne et heureuse annee 2010!!


Quoique que vous fassiez, garder en tete: B the Best you can B!

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Moulin Blanc, 29, France