05/07/2010

Cowes Dinard 2010

Cette année, Paprec Recyclage était de la fête à l'occasion d'une grande classique de la course au large. Ce n'est pas le Fastnet ou Sydney/Hobart (ça viendra...) non, c'est une course de moindre importance servant plutôt de préparation aux grandes classique de l'été mais qui a néanmoins toujours fasciné mes lectures d'enfances:
Cowes - Dinard.

Bon Vegemite est toujours au port mais son propriétaire n'a guère le temps de le sortir alors Challenger Scout ou TP52? Pour le moment le TP....

Une traversée de Manche de l'Ile de White à Saint Malo en laissant à babord toutes les iles anglo-normandes Casquets, Guernsey, Jersey, plateau des Minquiers.
Est-il utile de préciser que le courant est LE dossier lorsqu'on traverse la Manche?

Solent, Raz Blanchard, baie du Mont St Michel sont des lieus connus pour ces 4 nds (souvent bien plus!) qu'il convient d'apprécier avec justesse et d'anticiper pour ne pas faire du surplace quand les plus intelligents s'en servent pour aller plus vite.

La course se joue au handicap, nous disposons d'un super bateau uniquement fait pour la course sans aucune concession. Il est rapide, très sophistiqué, doté d'un rating important (on a rien sans rien...), à nous de le faire marcher suffisament vite et d'arriver assez longtemps avant les plus petits pour les battre en temps compensé.
Il mesure 15,60 m de long, nous sommes 14 à bord, du lourd je vous dis!
13 mecs sympas, 1 fille sympa, le skipper est Stéphane, le tacticien Sébastien jumeau de votre serviteur, tout le monde est là pour envoyer du steack, ok?

Départ à Cowes donc, donné par les célèbres canons du Royal Yacht Squadron qui lancent toutes les régates du coin probablement depuis la Reine Victoria voire avant (un Georges ou Henry quelque chose). On ignore s'ils étaient utilisés pendant la guerre de 100 ans, mais le doute est permis....

Les petits bateaux partent en premier, les gros ensuite et enfin les plus grands, les plus beaux, nous quoi....

Louvoyage dans le Solent, la tactique semble installée, la navigation est efficace, le bateau avance bien nous nous propulsons aux avant postes et prenons un peu d'avance.
La sortie approche, le courant est portant, le vent fraichit, il faut changer de génois.
Belle manoeuvre, l'équipage est bien à son affaire.

Un bout de ficelle pète, et les ennuis commencent le génois s'arrache de l'étai ....
Un coup de vent arrière pour affaler, re changement de génois pour un plus léger (mais il y a du vent...) et on reprend le cours de notre régate en ayant perdu toute notre avance.
Pas grave la course est longue.

L'option en Manche est simple, le vent de SW doit tourner à droite vers le NW pendant la nuit et mollir. Nous optons pour la route sous le vent, plus rapide même si un peu plus longue.

Dans la soirée, le vent molli un peu et commence sa rotation à droite comme prévu. Jusque là c'est facile, suffit d'avoir les bonnes infos.
Re changement de génois pour un jib top plus approprié aux allures de près bon plein (reaching).

Pour manoeuvrer les voiles il y a à bord 2 colonnes de moulin à café qui permettent à 4 mastards de venir à bout d'à peu près n'importe quels efforts à fournir.
Donc là les 4 s'en donnent à coeur joie, la voile monte comme prévu mais...
Plusieurs winchs peuvent être connectés sur ces colonnes, mais il convient de les manoeuvrer séparément pour éviter les avaries.
Bon bref, ce coup ci, toutes leurs connections sont correctes, et un winch qui ne devait pas tourner, tourne quand même.... le génois en service commence à se déchirer contre un chandelier.
Ca fait 2 génois médium déchirés! A ce rythme là on en aura pas assez pour finir....
Navigation en côtre, jib top, trinquette, GV haute. Le large quoi!

La nuit tombe, la pluie arrive, le vent devient merdeux, ça peut évoluer de manière imprévue: il est temps de réparer les voiles déchirées afin de parer à toutes éventualités.

Je m'attelle au génois médium (celui qui nous a laché dans le Solent) avec Anne Laure (la seule fille du bord, les autres sur le pont sont jaloux comme des poux, je me marre!). D'abord rincer la déchirure, sécher, poser du tissu autocollant, recoudre les parties abimées à la main, voilà le programme.
Anne Laure fouille tout le bateau pour trouver une bouteille d'eau sans succès, pendant que je commence le démontage, jusqu'à s'apercevoir que je suis assis sur le stock de bouteilles d'eau... Bon ok, pardon, je savais pas...

Dehors la nuit tombe d'un coup, la pluie redouble, quelques rafales, des vociférations sur le pont, apparement d'autres problèmes de voile, le Jib Top cette fois dont le point d'écoute rend l'âme, rapidement réparé par l'équipage qui ne se laisse pas dépasser par les évènements.

Nous réparons notre voile à l'abri tranquillement en prenant notre temps. La réparation doit être bien faite pour être solide, et vu qu'il fait pourri dehors cela tombe assez bien....

Bon ça dure un peu (c'est long les points à la main!). Jean Pierre vient nous "aider" et nous tient la lumière. On aurait cru qu'il était dépéché par le pont pour surveiller un peu l'avancée des travaux si travaux il y avait..... On s'est bien marré!

Le vent devait tourner à droite, il tourne à gauche, et tombe complètement.... Courant dans le nez on recule... Quand le vent revient, les bateaux encore autour de nous disparaissent dans notre sillage.
Un virement placé après moultes discussions sur les infinies possibiltés d'évolution du vent, en fonction de la couverture nuageuse, de la prévision météo, du courant, de l'expérience des uns, du feeling des autres, de l'age du capitaine, qui tournent aux palabres (Sur un bateau avec un équipage nombreux, faut aussi savoir se taire....) nous voilà sur un bord tribord amure au près, 30° sous la route.


Le vent tourne un peu à droite un peu plus tard, rendant un virement de bord catastrophique, toujours à 30° de la route.
Ce n'est que plusieurs heures plus tard de ce bord très difficile à barrer que le vent tourne franchement et nous permet de franchir la Hanaie à la bordée.

Ouf! On ne parle plus de chance à bord, mais d'un mot plus crû et vulgaire ayant un rapport direct avec l'anatomie féminine....

Le jour se lève, nous sommes au reaching (re jib top / trinquette) cap vers Guernsey et on commence à regarder autour de nous pour faire un premier bilan de la nuit:
il est clair qu'on a fait le ménage!

Les 3 voiles en vue sont derrière, donc tout va bien.

Le spi léger est de sortie, et on avance tranquillement pas très vite dirait-on....

Les algues.... Ces laminaires, ou paquets de salade, en nappes opaques, ou isolées au hasard de leurs dérives, sont des obstacles énervants car une fois prises dans le voile très droit de la quille, il est quasi impossible de les enlever.
La solution que nous adoptons est radicale, spi en bas, bateau face au vent marche arrière quelques secondes et on remet en route tout propre.

L'autre TP 52 "John Merricks" est derrière et se rapproche toute la matinée (plus de vent ou simplement plus rapide?) et malgré nos efforts, il nous dépasse sans beaucoup de difficultés....

Le vent finit par s'installer et malgré un bon retour, il termine devant à quelques longueurs.

Merde, on avait bien cru l'avoir cette victoire!

On s'est quand même bien battu, nous terminons 2 emes toutes classes confondues ( 120 bateaux au départ quand même) derrière cet anglais....

On s'est bien marré, le bateau est en progression
tout bien quoi!




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